Réflexion spirituelle – novembre 2018

Entretenir la flamme

Mon épouse et moi avons le privilège de passer une bonne partie de nos étés sur l’île Manitoulin et l’un des points forts de ce séjour est l’amitié et la camaraderie que nous partageons autour du feu de camp.

Chaque soir, les résidents préparent tour à tour un feu de camp et tout le monde est invité. Nous y échangeons des histoires et des souvenirs et alimentons ainsi nos amitiés. Cette année a été très différente, car il y a eu interdiction de faire des feux pendant la majeure partie de l’été. Nous avons continué à nous rencontrer le soir, mais l’expérience était très différente, car nous n’étions pas assis ensemble à la lumière du feu. La dynamique sociale n’était pas la même, car il y manquait le réconfort de la flamme qui réchauffe le cœur.

Combien de fois ressentons-nous ce vide intérieur nous envahir lorsque nous oublions que la source et la lumière de notre vie est la flamme de l’Esprit Saint? L’Esprit Saint est l’amour de la Trinité, par lequel nous sommes invités à nous ressourcer chaque jour. Ma grâce est suffisante pour la journée, non pas pour la semaine ni pour le mois, mais pour la journée! Si notre journée commence par la prière, nous pouvons alors prendre le temps qu’il faut pour nous recentrer devant le feu de l’amour de Dieu.

Le feu a besoin de trois éléments pour exister. Voici maintenant le cours de sciences de troisième année. En tant qu’enseignant depuis plusieurs années, il est impossible pour moi de ne pas saisir l’occasion de ce que j’appelle un moment d’apprentissage.

Le feu a besoin d’une étincelle qui, grâce au carburant, produit une flamme. Si on est en présence d’oxygène, le processus donnera lieu à un feu rougeoyant. D’un point de vue spirituel, on peut comparer l’étincelle à notre première rencontre avec Dieu ou à notre cheminement vers Lui lors de la conversion. L’étincelle jaillit au moment où nous voyons Dieu tel qu’Il est. Les étincelles ne donnent pas toutes lieu à un feu cependant. Il faut du carburant et dans ce cas-ci, le carburant est l’eucharistie et l’Esprit Saint. La prière et un cœur ouvert et reconnaissant sont l’oxygène qui donne vie au feu de notre cheminement avec Dieu. Sans la prière, nous passons à côté des occasions de faire grandir notre foi que notre cheminement vincentien nous offre. Chaque fois que nous reconnaissons Dieu dans le visage de ceux que nous visitons, nous alimentons la flamme et réchauffons notre cœur. Chaque fois que nous prenons le temps de nous asseoir avec Dieu et sa parole en début de journée, nous ouvrons notre cœur à sa volonté.

Les disciples sur la route d’Emmaüs se sentaient bafoués et attristés par les événements de Jérusalem. Jésus leur remontait le moral et allumait une nouvelle flamme d’amour dans leur cœur. Puissions-nous, tout comme les disciples, être en mesure d’affirmer : « Notre cœur ne brûlait-il pas à l’intérieur de nous? »

Dieu nous a appelés, comme il a appelé Moïse, vers le buisson ardent pour voir quelque chose de mystérieux, le feu que rien ne peut éteindre. Tout comme Moïse, nous réalisons alors que nous sommes dans un lieu sacré et que nous devons, en dépit de nos craintes, nous approcher de ce feu. Que nous puissions tous, en toute gratitude, nous approcher de notre Seigneur, qui continue à réchauffer notre esprit et nous amène plus près du feu permanent de l’Amour de Dieu.

Révérend diacre Gord Jenkinson, membre du comité de spiritualité du CRON

 
Réflexion-Spirituelle-Novembre-2018