Réflexion spirituelle – juin 2018

Communiquer à propos du Christ

La « communication chrétienne » est un sujet qui peut sembler relativement nouveau aux yeux de plusieurs vincentiens. En cette époque de communication de masse à la grandeur de la planète, nous pensons tout de suite à quelque chose d’électronique et issu des médias, et c’est bien ce dont il s’agit. Mais il s’agit aussi d’une activité aussi ancienne que notre Foi.

Le pape François s’est adressé à un groupe d’experts communicateurs à Rome, en janvier dernier, au moment où ils célébraient la fête de saint François de Sales, saint patron des écrivains et des communicateurs. Le pape François a fait le lien entre l’histoire de la Chute et les « fausses nouvelles », en ce sens que Satan a menti pour inciter Adam et Ève à manger du fruit défendu, créant tellement de confusion dans l’esprit de nos premiers parents que ces derniers en vinrent à douter de Dieu. Les mensonges et la manipulation des faits ont mené à leur expulsion du Jardin d’Éden. De la même façon, les « fausses nouvelles » d’aujourd’hui peuvent simuler ou manipuler la nouvelle aux fins de générer le doute, le désespoir, la peur, la haine, etc. Il n’est jamais facile de combattre la « fausse nouvelle », mais l’adaptation qu’a faite le pape François de la prière de saint François peut être source d’inspiration :

Seigneur, fais de nous des instruments de ta paix.

Fais-nous reconnaître le mal qui s’insinue

dans une communication qui ne crée pas la communion.

Rends-nous capables d’ôter le venin de nos jugements.

Aide-nous à parler des autres comme de frères et de sœurs.

Tu es fidèle et digne de confiance ;

fais que nos paroles soient des semences de bien pour le monde :

Là où il y a de la rumeur, que nous pratiquions l’écoute.

Là où il y a confusion, que nous inspirions l’harmonie.

Là où il y a ambiguïté, que nous apportions la clarté.

Là où il y a exclusion, que nous apportions le partage.

Là où il y a du sensationnalisme, que nous usions de la sobriété.

Là où il y a de la superficialité, que nous posions les vraies questions.

Là où il y a des préjugés, que nous suscitions la confiance.

Là où il y a agressivité, que nous apportions le respect.

Là où il y a la fausseté, que nous apportions la vérité.

Amen !

Ces mots n’ont-ils pas été écrits pour des professionnels? Que signifient-ils pour le vincentien moyen? … pour le chrétien moyen?

Si vous lisez ceci en ligne, vous êtes un communicateur électronique de l’amour du Christ pour tout le genre humain. Envoyez-vous des courriels? Utilisez-vous Facebook? Twitter? D’autres médias électroniques? Toute parole écrite et toute chose lue en ligne par chacun de nous devraient être sujettes à la prière du pape François.

Lorsque nous effectuons des visites à domicile, faisons du bénévolat dans les magasins, visitons les malades ou les détenus, ou contribuons à toute œuvre vincentienne, nous communiquons le Christ à ses pauvres.

Il n’est pas nécessaire de prêcher, de baptiser ou d’accomplir des miracles pour amener le Christ aux autres. Le bienheureux Frédéric était un maître communicateur. Les étudiants se pressaient pour l’entendre. Il a énormément écrit sur nombre de sujets de l’époque et dans plusieurs langues. Mais ses visites à domicile restaient simples et directes. Selon Frédéric Ozanam, Professor at the Sorbonne – His Life and Works, publié en 1878 :

« Il (le bienheureux Frédéric) ne prêchait jamais devant eux; après leur avoir donné ce qu’il avait à donner, il s’asseyait et conversait sur tout sujet susceptible de les réjouir ou de les intéresser. »

Seigneur, aide-nous à communiquer ton amour à tous tes enfants, partout. Amen

Denise Bondy, conseillère spirituelle
Conseil régional de l’Ontario
Membre du Comité national de spiritualité

 
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