Réflexion spirituelle – Janvier 2021

En guise de réflexion pour ce mois, j’aimerais profiter de l’occasion pour réfléchir et penser aux personnes et aux familles qui souffrent le plus durant cette pandémie de COVID-19. Nous voyons aujourd’hui près de 1,85 million de personnes mourir de la maladie dans le monde, près de 16 000 au Canada et plus de 354 000 dans notre pays voisin. Chacune de ces personnes décédées a des proches et une famille qui pleurent leur perte. Parmi eux, il y a des personnes qui risquent leur vie jour après jour pour que nous puissions continuer à bénéficier de certains services de base et à vivre normalement, ceux qui prennent soin de nous si nous tombons malades, et beaucoup sont nos enseignants et nos chefs spirituels. Nous sommes tous représentés en eux d’une manière ou d’une autre et nous pouvons nous identifier avec eux – pécheurs et saints, riches et pauvres, jeunes et vieux. Outre notre empathie naturelle pour leur perte, avec une prière pour leur âme et leur famille, nous devrions peut-être aussi les remercier collectivement pour la façon dont ils ont agi comme un rappel de la façon dont nous pouvons continuer à vivre. Une partie de la gratitude avec laquelle nous pouvons honorer ces vies consiste à réfléchir sérieusement à la manière dont nous devrions vivre cette période de bouleversements, qui remet en question nos normes et relations personnelles et sociétales, nos pratiques religieuses et même notre foi en Dieu. Dieu veut-il dire pour nous que nous devons simplement nous replier sur nous-mêmes et espérer tranquillement être les chanceux qui survivront à cette période ? Ou y a-t-il une intention sérieuse dans Son plan de salut pour cette génération ? Dans la Bible, Jésus dit que pas un seul moineau ne tombe par terre sans que Dieu le sache. Il dit aussi que nous, les chrétiens, sommes un seul corps avec le Christ Jésus comme divinité. Comment se peut-il donc que Dieu permette qu’une pandémie aussi écrasante se produise juste par hasard, sans aucune intention dans Son plan de salut ? Si nous croyons que Dieu est un Dieu vraiment personnel et intimement bienveillant, alors tout ce drame doit devenir une découverte et une réponse à la fois individuelle et collective devant la signification de la volonté de Dieu dans tout ce qui se passe autour de nous.

Individuellement, cela peut s’avérer être une occasion de découvrir plus profondément notre santé spirituelle. Devant passer plus de temps seul, sans les interactions sociales habituelles et le soutien d’un partage communautaire, comme le fait d’assister à la messe ensemble et de recevoir physiquement la sainte Eucharistie, nous sommes confrontés à la perspective de devoir revoir honnêtement notre engagement à nourrir consciemment notre vie personnelle de foi ou simplement de la laisser glisser et s’assimiler dans la culture séculière qui nous entoure. Si nous nous décidons pour la foi, cette période peut être l’occasion de faire l’expérience de la grâce de manière plus intime, par des prières dans une relative solitude. Le temps passé à lire les écritures peut devenir un moment d’inspiration et de consolation, et enfin, un horaire plus détendu peut nous donner plus de temps pour faire les « petites choses avec un plus grand amour » qui peuvent prendre une signification plus grande et plus éternelle. En d’autres termes, il peut s’agir d’une période de renouvellement et de croissance spirituelle personnelle.

Collectivement, cette expérience de pandémie a mis en évidence non seulement certains maux et certaines injustices de notre société, mais aussi notre empathie commune pour le bien-être des autres, comme nous pouvons le constater dans de nombreux actes de charité communautaires et désintéressés. Elle a fait apparaître plus clairement que jamais l’interdépendance de l’humanité tout entière et l’impact mondial de nos actions collectives. Au cours des derniers mois, la plupart des gens ont pris conscience que nous ne pourrons être réellement à l’abri de ce virus que lorsque la plupart, voire la totalité, des peuples de ce monde, qu’ils soient pauvres ou riches, du Nord ou du Sud, pourront bénéficier d’un minimum de soins et d’immunité contre le virus. Cela signifie que tous les peuples doivent se rapprocher les uns des autres en bénéficiant d’un minimum de soins de santé et d’un partage équitable des vaccins. En écho au pape François : « Il ne peut y avoir de statu quo à la sortie de cette crise, nous pouvons mieux sortir de cette crise en tant que famille humaine attentionnée et responsable ou en tant que communautés plus antagonistes et dissociées qui rivalisent d’intérêt en négligeant et les pauvres et aux dépens de ces derniers ».

Le pape François appelle à la « solidarité » en cette période d’épreuve, avec nos travailleurs médicaux et de première ligne, avec ceux qui subissent des pertes, avec notre communauté scientifique dans la découverte de remèdes et de prévention efficaces, et surtout avec les pauvres et les défavorisés parmi nous. En tant que vincentiens, nous comprenons et pratiquons déjà l’aide aux pauvres et aux défavorisés. Mais maintenant, nous avons aussi la possibilité de contribuer à l’issue de cette crise en unissant nos prières à celles de notre Pape pour la solidarité par l’intercession de Marie, notre mère. L’un des moyens concrets d’y parvenir est d’ajouter à notre programme la récitation quotidienne du chapelet avec les intentions de notre Pape.

Comme le dit si bien Winston Churchill, il ne faut pas laisser une bonne crise se perdre. Peut-être pouvons-nous faire notre part pour ne pas laisser cette bonne crise se gâcher, en participant activement à l’avènement d’un renouveau spirituel de nous-mêmes, de notre Église et de notre Société.

Joseph Tsui, comité de spiritualité national
Conseil régional de l‘Ouest

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