Réflexion spirituelle – janvier 2019

Pauvre d’esprit

Jésus a dit : « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! » Matthieu 5:3. Ce sont des paroles que l’on peut interpréter de diverses façons. Je me suis récemment rendu compte d’une nouvelle perspective, que je crois valable de partager dans le contexte de nos activités et notre esprit vincentiens. C’est une perspective qui provient de la parabole de Luc 18:9-14 – à propos du Pharisien et du collecteur d’impôts, qui priaient séparément à la synagogue.

Il ne fait aucun doute que le Pharisien fait bien les choses, en accord avec ce en quoi il croit – il observe toutes les lois et tous les préceptes. Il est probablement aussi un homme « charitable », qui fait l’aumône et s’implique dans des actes de bienfaisance corporatifs, tout comme les vincentiens d’aujourd’hui. Dans la parabole, il prie Dieu en soulignant ses propres bonnes actions, se mettant en valeur en se comparant au collecteur d’impôts qui est, aux yeux de la société, un pécheur – quelqu’un dont le travail consiste à prélever les impôts de ses concitoyens, justement ou injustement.

Le collecteur d’impôt reconnaît cependant ses péchés et son peu de valeur et il se repent humblement devant Dieu. Jésus conclut la parabole en affirmant que le collecteur d’impôt est juste mais que le Pharisien ne l’est pas.

Qui donc est le pauvre en esprit dans cette parabole? Jésus dit que c’est celui qui reconnaît qu’il est véritablement pauvre devant Dieu. Peu importe à quel point nous nous croyons bons et droits, à quel point nous sommes éclairés et charitables, nous demeurons entièrement pauvres devant Dieu, en ce sens que nous dépendons entièrement de Lui et ne pouvons, d’aucune façon, nous mesurer à Ses standards de richesse. Si nous reconnaissons que nous tous et toutes – qu’il s’agisse de biens matériels, d’habiletés intellectuelles ou de position sociale – somme absolument également pauvres devant Dieu, nous voyons alors nos frères, nos sœurs et nous-mêmes tels que nous sommes vraiment. Nous avons alors l’humilité de reconnaître que nous ne faisons que partager ce qui nous a été donné lorsque nous tendons la main à ceux qui nous entourent, y compris nos amis vincentiens. Nous éprouvons alors la compassion et la joie de donner et de recevoir et entrevoyons partiellement le royaume des cieux, comme nous le dit saint Paul.

Joseph Tsui, membre du comité national de spiritualité
Conseil régional de l’Ouest

 
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