Réflexion spirituelle – Janvier 2018

Réflexion spirituelle – janvier

Dans notre culture orientée vers l’action et les résultats, il est facile pour nous vincentiens de penser que les quelques heures de travail que nous consacrons aux activités de la Société, chaque semaine ou chaque mois, répondent amplement aux exigences de notre engagement envers les œuvres de charité. Après avoir effectué quelques visites à domicile ou livré quelques meubles ou denrées alimentaires aux familles « pauvres » ayant demandé de l’aide, nous pouvons être satisfaits d’avoir réellement fait du bien à quelques personnes et nous permettre ensuite de relaxer dans le confort de nos petites habitudes. D’un point de vue social, tout cela est bien beau. Après tout, nous avons tous nos propres responsabilités et limites en matière de temps et de ressources. D’ailleurs, les vincentiens accomplissent probablement davantage que la moyenne des gens en ce qui a trait à l’aide aux pauvres et à l’intervention contre les injustices sociales. Cependant, la plupart de nous vincentiens ne nous contentons pas simplement de la satisfaction d’avoir « fait notre part ». Nous sommes inspirés par l’esprit de saint Vincent, qui s’est donné aux pauvres sans compter, à chaque occasion, à tout moment et sans jamais abdiquer. Comment un tel dévouement est-il possible, vraiment, et comment pouvons-nous suivre un tel exemple dans notre environnement actuel soumis aux impératifs des médias de masse, de l’abondance matérielle et d’un nombre infini de choix et de distractions ? Je crois que la réponse se situe au-delà de nos sympathies naturelles et humanitaires et qu’elle dépend du type de relation que nous entretenons avec Jésus. Grâce à cette relation et à la prière, nous sommes à même de reconnaître notre propre pauvreté, de sympathiser avec la pauvreté du démuni et de commencer à voir Jésus à travers toutes les personnes que nous côtoyons, y compris les pauvres. Tout comme saint Vincent et Mère Teresa, dans notre passé plus récent, nous pouvons ressentir non seulement la joie réelle du don, mais aussi la joie que les pauvres nous redonne sous diverses formes.

En réalité, nous n’avons pas à chercher très loin pour voir Jésus à travers les pauvres. Citons Mère Teresa, qui nous dit : « Il y a ceux qui sont affamés, pas tellement de pain que de respect et de compréhension, les dévêtus qui manquent beaucoup plus de dignité humaine et de reconnaissance que de vêtements et les sans-abri, qui ne cherchent pas tant un refuge qu’un rapport humain qui viendra réchauffer leur solitude vide de sens. » En tant que vincentiens, nous avons véritablement l’occasion de mettre en pratique ce que saint Vincent accomplissait à son époque, si nous entretenons le même type de relation avec Jésus et développons la même attitude. Nous trouverons ces pauvres au sein de notre famille et parmi nos voisins et nos collègues de travail, dans notre communauté et même notre paroisse. Si nous ne sommes pas conscients de cette pauvreté, c’est peut-être un rappel que nous devrions aiguiser notre sensibilité, car la charité commence bel et bien chez soi. Si nous tournons le dos à ces personnes, nous tournons le dos au Christ lui-même. C’est pourquoi ce que nous accomplissons dans le cadre des activités parrainées par notre Société ne constitue qu’une toute petite partie des 24 heures par jour pendant lesquelles nous pourrions vivre dans l’esprit de saint Vincent.

Si nous voulons réussir et être satisfaits en tant que vincentiens, nous devons nous demander quelle sorte de relation nous entretenons avec Jésus. Le voyons-nous dans les pauvres de toutes sortes – tant sur le plan physique que spirituel ? Et ressentons-nous la joie de donner aux pauvres ?

Joseph Tsui, membre du comité national de spiritualité
Conseil régional de l’Ouest

 
Réflexion spirituelle – Janvier 2018