Réflexion spirituelle – décembre 2019

AU-DELÀ DES GUIRLANDES : DÉBALLONS LA SIGNIFICATION DE L’AVENT

Quelle est la meilleure façon de saisir l’esprit de l’Avent ? Voilà le défi que je devais relever pour ma première réflexion de l’Avent en tant que nouveau conseiller spirituel national.

Quatre mots clés me sont venus à l’esprit : l’Avent est un temps « d’espoir anticipé » et de « joyeuse préparation ».

Pierre Olivier Tremblay, évêque oblat récemment nommé, nous fait part à quel point les étudiants universitaires avec qui il travaillait manquaient d’espoir, car ils n’avaient pas « d’horizon infini » de l’espoir, de « méta-narratif », d’un tableau d’ensemble dans lequel ils pouvaient placer les événements de leur vie. Tout ce qui leur restait était ce qui se produisait au jour le jour, et si leur ami ou amie de cœur les laissait tomber, c’était pour eux la fin du monde – certains s’enlevaient même la vie !

Nous avons adopté un style de vie : la foi confère une signification et une intention profondes à tous les événements de notre vie, nous permettant ainsi d’espérer que les choses puissent s’améliorer. L’espoir nous habilite à aimer, à partager notre foi et notre espoir avec les autres. L’attitude contraire est issue du doute, qui nous dérobe tout espoir et nous conduit vers le désespoir. Le désespoir nous amène à perdre notre capacité à aimer et sans amour, nous mourons.

Notre foi de l’Avent repose sur le cadeau que l’amour inconditionnel de Dieu a donné à notre monde, sous la forme d’un petit enfant tout humble, petit et vulnérable. Quel mystère ! Que le créateur de ce monde nous aime à un point tel qu’il décide d’entrer entièrement dans notre réalité blessée, devenant pleinement humain d’une façon si mystérieuse, humble et lumineuse échappe presque à notre compréhension. Pourtant, ce mystère donne lieu en retour à une réponse d’espoir profond et d’amour incroyable. Pour certains théologiens, Noël est déjà Pâques – l’Incarnation est déjà la Résurrection ! Nous ne pouvons ni ne devons séparer le berceau de la croix. Le pouvoir de salut du mystère pascal est déclenché dès la venue du tout petit bébé lors de l’Incarnation.

Cette réalisation appelle à vivre pleinement ce temps de joyeuse préparation que nous appelons l’Avent, nous invitant à être prêts le plus possible, pour célébrer cet événement grandiose qui résonne encore à travers le monde plus de 2000 ans plus tard.

Ma roulotte peut servir de métaphore pour l’Avent. Il ne me reste qu’un demi-genou suite à un accident, et je ne peux plus patiner, faire du jogging, courir ni skier – je ne peux pas non plus marcher de grandes distances si je veux garder ce qui me reste du genou que mon médecin et moi tentons de sauver. Mon exercice consiste donc maintenant à faire du kayak, à nager ou à faire de la planche à voile (des sports sans impact) et à conduire mon scooter le plus possible. Chaque mois de janvier, je me rends à la paroisse Our Lady of Mt. Carmel dans le sud des États-Unis, pour des vacances d’écriture, avec ma roulotte, mon scooter, mon kayak et ma planche à voile. Pendant la période de l’Avent, j’aime bien passer mes jours de congé à préparer ma roulotte – adapter la plate-forme, vérifier tous les raccords, la peindre et l’améliorer. Il s’agit là pour moi d’un temps de joyeuse préparation, dans l’attente de mon départ à la mi-janvier.

Voilà à mon avis ce que signifie l’Avent – un temps d’espoir anticipé et de joyeuse préparation. La meilleure façon de vivre cela est de laisser Jésus être déjà le Messie pour nous. En tant que Messie, il est venu nous sauver et nous sanctifier – pardonner et guérir. Puis-je suggérer trois façons dont nous pouvons le mieux nous préparer pour sa venue ?

Premièrement, une sincère célébration du sacrement de la réconciliation, afin de recevoir son pardon et se guérison. Deuxièmement, passer un peu plus de temps en prière contemplative, nous empreignant de son amour inconditionnel pour nous.

Finalement, chercher à pratique la charité vincentienne en visitant les familles dans le besoin, en aidant à préparer les paniers de Noël et particulièrement en participant à des initiatives telles que le projet Au nord du 60e. Lors d’une récente conversation avec sœur Faye Tromblay à Tuktoyaktuk, T.N.-O., cette dernière m’a rappelé tout l’espoir que ce projet fait renaître pour elle et pour sa communauté, face aux défis rencontrés dans le Grand Nord.

Donc, au moment où nous entrons dans ce temps spécial de l’Avent et débutons une nouvelle année liturgique, laissons l’Avent être pour nous un temps d’espoir anticipé et de joyeuse préparation.

Archevêque Sylvain Lavoie, OMI
Conseiller spirituel national

 
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