LA PAUVRETÉ A-T-ELLE UNE FIN ? DÉBUT D’UN VOYAGE VERS L’OUEST

15 avril, 12 :50, le train quitte la gare de Montréal en partance pour Ottawa. Dehors une journée splendide pour marquer ce nouveau départ. Pierre Hubert président du Conseil central d’Ottawa sera là pour m’accueillir, comme le seront d’autres bénévoles tout au long du parcours. La générosité de temps et de cœur brille avec ardeur au firmament vincentien. À Ottawa des membres de SSVP Ontario réunis en assemblée printanière reverront leurs objectifs, réfléchiront ensemble tentant de prévoir l’avenir. La pauvreté est le dernier mot que l’on pourrait associer à l’avenir et pourtant. Depuis le début de ce voyage, du projet « En route avec l’histoire » lequel s’est amorcé en Atlantique, je commence à croire qu’il y a un lien pauvreté-avenir et que tout n’est pas désespérant. Peut-être qu’à force de courage et de bonté on peut arriver à faire face au phénomène à ce que je qualifierais de fléau non pas pour l’enrayer, mais pour le rendre plus supportable. C’est déjà énorme. C’est ce qu’on trouve à la Société de Saint-Vincent de Paul, un souffle d’espérance.

Quand je parle à des amis, des gens que je rencontre et que je dis que je me promène à la recherche d’histoires pour raconter la grande, celle de la ‘St Vincent de Paul‘ au Canada, j’ai droit à des regards d’étonnement : « nous qui pensions que ce que les bénévoles faisaient se résumait à donner du linge usagé à partir de sous-sol d’Église ». Je prends toujours un certain plaisir à leur répondre: « vous êtes peu informés, il y a près de 15 000 membres qui partout au pays ou presque s’affairent à rendre notre collectivité un tant soit peu meilleure en redonnant la fierté à ceux qui n’y croient plus ; cela dépasse et de loin la tombola des années 70 ! » Visages stupéfaits ! Les sceptiques seront confondus et j’espère, les premiers à vouloir se procurer le livre !

Dans la Règle (livre qui régit les faits et gestes des membres de la Société) il est dit que le Vincentien ne se restreindra pas à l’aide alimentaire ou dons de vêtements, l’important étant la rencontre, la connexion avec celui qui a besoin. Ensuite les services se multiplieront.

Les visites à domicile demeurent le fer de lance de cet organisme né dans la ville de Québec en 1846. Que ce soit pour parler avec la personne anxieuse de son état ou encore, lui apporter la nourriture qu’il n’a pas, discuter de possibilités de ressources qui pourraient lui aider, lors de ces visites, on ne ménage pas son temps. Dans ce monde pressé où tout le monde court après le temps, le Vincentien lui, semble le cultiver comme dans un grand jardin où plus tu récoltes plus il en pousse. Le temps n’a pas d’emprise sur l’engagement lequel triomphe toujours.

Aujourd’hui je pars à la rencontre de Vincentiens, d’Ottawa à Victoria. Je suis à plat ventre d’admiration devant tant de bonté, de déploiement de moyens pour soulager la pauvreté. J’ai hâte de les rencontrer.

La pauvreté aura-t-elle une fin ? Sans doute pas, mais à voir, regarder et écouter ces bénévoles ont pourrait presqu’y croire. Ils sont là où ça compte : sur le terrain. Là où le train m’amène.

13 :45 pause peanuts et écriture !

Louise Larivière
www.louise-lariviere.com